Conséquences lyriques– Québec-Amérique septembre 2010
Fellini disait que la matière première de ses films était le temps. Il n’y a qu’à penser à ces moments où ses personnages sont plongés dans l’obscurité et où une musique burlesque se met à jouer en sourdine. Ou lorsque le vent souffle avant le générique et que l’on ressent soudainement, nous aussi, le besoin d’ouvrir une porte et de marcher dans la nuit. Le temps humain est une expérience affective. L’espace aussi.
C’est comme lorsque vous êtes sur le point de vous endormir et que vous sentez tout votre corps s’écailler, puis perdre peu à peu sa consistance et devenir impersonnel – et que vous vous promenez sous une petite averse au milieu de votre salon en vous demandant d’où provient cette grande horloge qui appartient au passé – on ne voit plus d’horloge aujourd’hui – j’en cherchais une dernièrement dans un aéroport – puis, sans transition, vous êtes couché sur le dos, vous relevez la tête pour regarder le panneau Hollywood sur le Mont-Royal…
Pierre Yergeau
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